mardi 30 août 2016

"Les négociations sur le TIPP ont de facto échoué [ou pas]"

MAJ de la page : TAFTA

Selon le ministre allemand de l'Economie, les négociations pour le TAFTA ont échoué
Le 28 aôut 2016 - RTFrance

Selon Sigmar Gabriel, ministre de l'Economie et vice-chancelier allemand, les négociations pour la mise en place d'une large zone de libre échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis ont échoué.
«A mon avis, les négociations avec les Etats-Unis ont de facto échoué, même si personne ne veut encore ouvertement l'admettre», a déclaré le ministre de l'Economie allemand.

Interrogé par la chaîne de télévision allemande ZDF sur les avancées du projet de traité de libre-échange transatlantique, Sigmar Gabriel a expliqué que malgré 14 rencontres et rounds de négociations, les deux parties n'avaient réussi à se mettre d'accord que sur un seul des 27 chapitres en cours de discussion.
Washington souhaitait ardemment que l'accord de libre-échange soit signé avant la fin de l'année 2016, mais il a rencontré une forte opposition dans bon nombre de pays européens, en France ou en Allemagne notamment. Ainsi, en mai 2016, le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur français, Matthias Fekl déclarait à propos de l'arrêt des négociations : «Au vu de l'état d'esprit aujourd'hui des Etats-Unis, elle semble l'option la plus probable»

Pour ses détracteurs, le traité risque de placer les intérêts des multinationales au dessus des intérêts des Etats dans lesquels elles opèrent, menaçant au passage les normes sociales ou environnementales.

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Propos démentis par le Commissaire européen au commerce, Cecilia Malmström, les négociations «ont été difficiles, bien sûr, nous le savions depuis le début, mais elles n'ont pas échoué». 
Lire sur RT :
TTIP : la France veut arrêter les négociations, mais pour l'UE, elles «n'ont pas échoué», le 
30 août 2016
et sur FC :
Traité de libre-échange transatlantique : un coup d'arrêt ? 

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La Commission européenne passe 90% de son temps avec les lobbys industriels
Par Sophie Chapelle, le 15 juillet 2015 - Bastamag

Des négociations menées en toute opacité dans le seul intérêt des multinationales : ce sombre tableau entourant le Tafta – le projet de traité commercial entre l’Europe et les Etats-Unis – est étayé par de nouvelles données compilées par l’Observatoire européen des entreprises (CEO) et SumOfUs, une organisation mondiale de défense des consommateurs. Sur les 597 réunions organisées entre janvier 2012 et février 2014 par la direction générale du commerce (DG Trade) sur le Tafta, 528 se sont tenues avec des acteurs du monde des affaires contre seulement 53 réunions avec des groupes d’intérêt public.


« Ainsi, note CEO, pour chaque rencontre avec un syndicat ou groupe de consommateurs, dix réunions ont eu lieu avec des entreprises et fédérations industrielles ». Des chiffres qui confirment pour les ONG « le biais dramatique en faveur des multinationales dans l’approche des accords commerciaux par la Commission européenne ».

Cette tendance est sensiblement la même depuis l’arrivée en novembre 2014 de la nouvelle commissaire européenne au commerce, Cecilia Malström. Au cours de ses six premiers mois de mandat, 83 % des 121 réunions à huis clos autour du Tafta ont impliqué des lobbyistes d’affaires. Parmi eux, on retrouve en particulier la fédération Business Europe – qui regroupe 40 organisations patronales, dont le Medef –, le Transatlantic Business Council représentant plus de 70 multinationales européennes et états-unienne, l’association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), le conseil européen de l’industrie chimique (CEFIC), le syndicat européen de l’industrie pharmaceutique (EFPIA), Food and Drink Europe – le lobby de l’alimentation et des boissons en Europe –, la Chambre de commerce des États-Unis et Digital Europe – comprenant tous les grands noms de l’informatique comme Apple, Blackberry, IBM et Microsoft.


Un lobbying peu transparent

Autre fait marquant : un cinquième des lobbys d’affaires qui se sont entretenus avec la direction générale du commerce ne sont pas enregistrés auprès du registre européen de transparence, qui liste l’ensemble des lobbys intervenant auprès des institutions européennes. A noter que si l’immense majorité des lobbys d’affaire consultés proviennent des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest, les entreprises grecques, portugaises, chypriotes, maltaises ou de l’Europe de l’Est ne comptent aucun représentant lors de ces discussions.


« Ces données justifient les préoccupations de millions de citoyens concernant les menaces posées par le Tafta, relève Pia Eberhardt de CEO. Alors que les lobbyistes des grandes entreprises sont maintenus fermement dans la boucle et exercent une puissante influence sur les négociations, les groupes d’intérêt publics sont tenus à distance ». Elles confirment que le Tafta vise en premier lieu à faciliter la vie des entreprises pour dynamiser le commerce transatlantique, au mépris des enjeux sociaux, environnementaux, sanitaires... et démocratiques.

Alors que 2,3 millions de citoyens européens ont signé l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) auto-organisée réclamant l’arrêt des négociations transatlantiques, le Parlement européen a avalisé le 8 juillet l’inclusion d’un mécanisme de règlement des différends Investisseurs-États qui donnera aux entreprises étrangères le droit exclusif d’attaquer des États.

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