mercredi 23 février 2011

Hakuin Ekaku ou Hakuin Zenji


Autoportrait





Détesté par un millier de Bouddhas dans le royaume des mille Bouddhas,
Haï par les démons parmi les bandes de démons,
Cette tête chauve, aveugle et puante,
Apparaît à nouveau sur une feuille de papier,
Sacrebleu !

(Poème de Hakuin Ekaku accompagnant son autoportrait, dessiné à l'âge de septante et un ans).



Hakuin Ekaku (1686-1769) fut l'une des figures les plus influentes du bouddhisme zen japonais. Il transforma l'école de Rinzai, alors une tradition sur le déclin sans pratique rigoureuse, en une tradition centrée sur une méditation acharnée et la pratique des kōan. Pratiquement tous les pratiquants modernes du Zen Rinzai emploient des pratiques directement dérivées des enseignements prodigués par Hakuin.
Hakuin naquit en 1686 dans le petit village d'Hara, au pied du mont Fuji. Sa mère était une fervente bouddhisme Nichiren, et il est probable que sa piété ait eu une influence majeure sur la décision d'Hakuin de devenir moine bouddhiste. Enfant, Hakuin écouta le discours d'un moine Nichiren sur le sujet des Huit Enfers Brûlants. Ce discours impressionna le jeune Hakuin, qui développa une peur panique de l'enfer et chercha un moyen de l'éviter. Il parvint à la conclusion de la nécessité de devenir moine. (...)

Source du texte : wikipedia


Bibliographie : 
- Entretien dans une barque au crépuscule et Réponse à un proche suivant du Seigneur Nabeshima, trad. F. Ledoux dans Tch'an, zen, racine et floraisons. Ed. Hermès.
Quelques peintures en ligne : terebess





Hakuin Ekaku - Mont Fuji

Pour pratiquer le zen, trois choses sont indispensables : pour commencer, la grande racine de la foi, ensuite une grosse boule de doute, enfin une détermination forte vers le but.



Hakuin Ekaku - Deux aveugles sur un pont


Mais tout ce que j'ai dit ne doit pas vous faire croire qu'il faut trouver mauvaise la discipline de la vie calme et cesser de la mener pour chercher délibérément à ne vivre qu'une vie active. Moins on est informé, moins on a de compréhension de ces deux conditions d'existence - l'activité et la calme -, plus on doit avoir soin de les estimer l'une et l'autre et se rappeler qu'elles ne sont que deux aspects d'une même condition uniforme. C'est ce que l'on entend quand on dit qu'un moine qui pratique réellement la méditation ne sait pas qu'il marche quand il le fait ou qu'il est assis quand il l'est. Lorsque l'on est arrivé à comprendre la nature de la "Réalité du Moi", rien ne vaut la vie active pour atteindre le pouvoir vital utilisable partout et en tout lieu. (...)


Hakuin Ekaku


La véritable discipline de l'introspection nous enseigne à nous rendre compte que "la vérité inexprimable, absolue", dont parlait Jo-shou (778-797), doit être identifiée avec les éléments mêmes que nous voyons dans nos propres personnes, dans nos propres corps. La véritable pratique de l'introspection est - pour ma part - fixée sous le nombril, centre respiratoire de l'abdomen, le bassin et la plante des pieds pris ensemble ou combinés l'un à l'autre. (...)


Hakuin Ekaku - Hotei

Si l'on me demande : "Qu'est le véritable esprit de méditation ?", je répondrai qu'il consiste à maintenir un coeur bienveillant et compatissant, que l'on parle ou que l'on remue son coude en écrivant, que l'on soit en mouvement ou en repos, que la chance soit bonne ou mauvaise, que l'on soit dans l'honneur ou dans la honte, en gain ou en perte, dans le bien ou le mal, ramassant tous ces éléments en une seule strophe, dirigeant et concentrant son énergie avec la force d'un roc de fer sous le nombril et la partie inférieur de l'abdomen. (...)


Hakuin Ekaku - Hotei

Alors, debout ou assis, en mouvement ou au repos, vérifiez de temps à autre si vous avez perdu ou non le juste état d'esprit. C'est le chemin correct de la véritable discipline des sages et des saints du temps passé et du temps présent. 
Le sage a dit à propos de cette méditation ininterrompue dans toutes les activités de l'existence (...) on doit comprendre que cette activité (méthode) porte sur l'état du Moi réel. Il n'est pas du tout aisé d'écarter entièrement les affaires importantes de la vie et de la mort si l'on se préoccupe d'accomplir correctement la discipline pour discerner la réalité finale, laquelle suffit à obnubiler la juste vision, même, de Bouddha. Ce qui est d'une importance absolue, c'est que les deux états - activité et calme, ordre et esprit de contradiction, verticale et horizontale - doivent avoir au premier plan la vérité pure, sans mélange, complète et entière. 
Extrait de Réponse à un proche suivant du seigneur Nabeshima de la province de sesshu sur la pratique de l'introspection, dans Tch'an, zen, racine et floraisons, Ed. Hermès. 


Hakuin Ekaku - Enso

Tous les êtres sont Bouddha depuis l’origine des temps,
Comme l’eau et la glace,
Sans eau ni glace,
hors de nous pas de Bouddhas.
Si proche est la vérité,
bien que nous allions la quérir au loin.
Entourés d’eau, nous crions : “J’ai grand soif !”
Nés riches,
nous errons comme des pauvres,
faisant inlassablement le tour des six mondes.
Notre affliction a pour cause l’ego trompeur.
De sentier en sentier, nous tâtonnons dans le noir.
Comment nous affranchir de la roue du samsara ?
La porte de la liberté est le samadhi procuré par le zazen.
Par-delà l’exaltation, par de-là la louange,
est le pur Mahayana.
Les préceptes, le repentir, le don,
la voie juste d’existence, les innombrables actions méritoires,
tout cela a son origine dans le zazen.
Le samadhi authentique disperse tous les maux ;
il nous purifie du karma, évacue les obstacles.
Où sont désormais les sombres sentiers sur lesquels nous nous égarions ?
Le pays du Lotus Pur est proche.
Entendre cette vérité, le coeur humble et reconnaissant,
chanter ses louanges et l’embrasser, pratiquer sa sagesse,
est source de bienfaits illimités, de montagnes de mérite.
Mais si, retirés en nous-mêmes, nous nous prouvons notre vraie nature -
que l’être véritable est dépourvu d’ego
que notre soi n’est pas un moi -
l’ego est transcendé et les mots habiles sont derrière nous.
Alors la porte de l’unité s’ouvre avec fracas.
Il n’y a plus ni deux ni trois,
en ligne droite court la Voie.
Notre forme étant devenue non-forme,
nous pouvons aller et venir sans jamais sortir de chez nous.
Notre pensée étant devenue non-pensée,
nos danses et nos chants expriment le Dharma.
Immense, infini est le ciel du samadhi !
Éclatant et transparent est le clair de lune de la sagesse !
Là, dans le monde, quelque chose
nous ferait-il défaut ?
L’immensité du nirvana se déploie devant nos yeux.
La terre que nous foulons a pour nom Lotus Pur,
et notre corps est le corps même de Bouddha.
Hymne au zazen (Zazen-Wasan)
Source du texte : Reikido-France
Autre traduction : Zen-Genève


 

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