mardi 13 juillet 2010

Jiddu Krishnamurti


Jiddu Krishnamurti (1895-1986) naquit en Inde et fut pris en charge à l’âge de treize ans par la Société théosophique, qui voyait en lui « l’Instructeur du monde » dont elle avait proclamé la venue. Très vite Krishnamurti apparut comme un penseur de grande envergure, intransigeant et inclassable, dont les causeries et les écrits ne relevaient d’aucune religion spécifique, n’appartenaient ni à l’Orient ni à l’Occident, mais s’adressaient au monde entier. Répudiant avec fermeté cette image messianique, il prononça à grand fracas en 1929 la dissolution de la vaste organisation nantie qui s’était constituée autour de sa personne ; il déclara alors que la vérité était « un pays sans chemin », dont l’accès ne passait par aucune religion, aucune philosophie ni aucune secte établies.

Tout le reste de sa vie, Krishnamurti rejeta obstinément le statut de gourou que certains voulaient lui faire endosser. Il ne cessa d’attirer un large public dans le monde entier, mais sans revendiquer la moindre autorité ni accepter aucun disciple, s’adressant toujours à ses auditeurs de personne à personne. A la base de son enseignement était la conviction que les mutations fondamentales de la société ne peuvent aboutir qu’au prix d’une transformation de la conscience individuelle. L’accent était mis sans relâche sur la nécessité de la connaissance de soi, et sur la compréhension des influences limitatives et séparatrices du conditionnement religieux et nationaliste. Krishnamurti insista toujours sur l’impérative nécessité de cette ouverture, de ce « vaste espace dans le cerveau où est une énergie inimaginable ». C’était là semble-t-il, la source de sa propre créativité, et aussi la clé de son impact charismatique sur un public des plus variés.

Krishnamurti poursuivit ses causeries dans le monde entier jusqu’à sa mort à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Ses entretiens et dialogues, son journal et ses lettres ont été rassemblés en plus de soixante volumes.
Source : Krishnamurti France


Bibliographie (extrait - Ed. Stock) :
- Aux Etudiants
- Cette Lumière en nous
- De l’Amour et de la Solitude
- De la Vérité
- L’Esprit et la Pensée
- L’Eveil de l’Intelligence
- Krishnamurti en Questions
- Les Limites de la Pensée. Discussions (Krishnamurti et David Bohm)
- Le Livre de la Méditation et de la Vie
- Première et Dernière Liberté
- La Révolution du Silence
- Se Libérer du Connu
- Tradition et Révolution
- Le sens du bonheur
Bibliographie complète
En ligne :
Site dédié : Krishnamurti on-line / Association K. site francophone / site Suisse /
- Déclaration de dissolution de l'Ordre de l'étoile (1929) : K. on-line
- Commentaire Sur la Vie (1957) : tome 1 / tome 2 / tome 3
L'Eveil de l'intelligence (1974)
Journal (1978)
Entretien avec Carlos Suarès pour la revue Planète (1964) : Clés
Mes conversations avec J. Krishnamurti (1976-1985), R.E.F. Gonzales
Vidéos (29) : K. on-line / youtube (Krishnamurti T)


J'affirme que la vérité est un pays sans chemin (...)
Extrait de : Déclaration de dissolution de l'Ordre de l'étoile
Source (et suite) du texte : K. on-line


Un matin, je me suis réveillé de bonne heure, la ville dormait encore, ses rumeurs n’avaient pas encore débuté. J’ai senti qu’il fallait que je sorte, et je m’habillai rapidement et sortis dans la rue. Le laitier n’avait pas même encore commencé sa tournée. C’était le début du printemps, le ciel était bleu pâle. J’avais l’impression qu’il fallait que j’aille dans le jardin public, à quelques centaines de mètres de là. Dès que je quittai le seuil de ma porte, j’eus une étrange impression de légèreté, comme si je marchais sur l’air. L’immeuble d’en face, une monotone série d’appartements, avait perdu toute sa laideur, les briques qui le composaient semblaient vivantes et gaies. Et chaque objet qu’ordinairement je n’aurais pas remarqué semblait soudain extraordinaire et très curieusement, tout semblait faire partie de moi. Rien n’était loin de moi; en fait le « Moi » n’existait pas en tant qu’observateur, que celui qui perçoit, si vous voyez ce que je veux dire. Il n’y avait pas de « Moi » distinct de cet arbre, ou de ce papier dans le caniveau, ou des oiseaux qui s’interpelaient. C’était un état de conscience que je n’avais encore jamais connu.

Tandis que je me rendais dans ce parc, reprit-il, je vis une boutique de fleuriste. J’étais passé devant des centaines de fois, jetant à chaque fois un bref coup d’œil aux fleurs. Mais ce matin-là, je me suis arrêté. La vitrine était givrée à cause de la chaleur et de l’humidité qui venaient de l’intérieur, mais cela ne m’empêcha pas de regarder les différentes sortes de fleurs. Et alors que je les regardais, je me mis à sourire et à rire avec une joie que je n’avais encore jamais ressentie. Ces fleurs me parlaient, et je leur parlais aussi. J’étais parmi elles, et elles faisaient partie de moi. En disant cela, je peux vous donner l’impression que j’étais en pleine crise d’hystérie et que je n’avais plus ma tête à moi. Mais il n’en était rien. Je m’étais habillé très soigneusement, en ayant conscience de mettre du linge propre, de regarder ma montre, de lire le nom des boutiques, y compris celui de mon propre tailleur, et de déchiffrer le titre des livres dans les vitrines des librairies. Tout était vivant et j’avais avec toutes choses une relation d’amour. J’étais le parfum de ces fleurs, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de « moi » pour les sentir, vous comprenez ? Il n’y avait pas de séparation entre elles et moi. Cette boutique de fleurs était incroyablement remplie de vie et de couleurs, et toute cette beauté devait être saisissante car le temps et sa mémoire avaient cessé. J’ai dû rester là plus de vingt minutes, mais je vous assure que je n’avais pas la notion du temps. Je ne pouvais pas m’arracher à ces fleurs. Le monde de la lutte, de la douleur et de la souffrance était là tout en n’étant pas là. Car voyez-vous, dans cet état-là les mots n’ont aucun sens. Les mots décrivent, séparent, comparent, mais dans l’état où j’étais les mots ne pouvaient pas être. Ce n’était pas le « je » qui faisait l’expérience car il n’existait rien d’autre que cet état, cette expérience. Le temps s’était arrêté, il n’y avait plus ni passé ni futur, ni présent. Il n’y avait plus que - les mots sont incapables de décrire cela, tant pis, cela ne fait rien. Il y avait une Présence - non, ce n’est pas le mot qui convient. C’était comme si la terre, avec tout ce qui la constituait intérieurement et extérieurement, passait soudain par un stade de bénédiction et que moi, en me rendant au jardin, j’en fasse partie. Et comme je m’approchais de ce jardin, je fus totalement émerveillé par la beauté de ces arbres familiers. Du jaune pâle au vert presque noir, les feuilles dansaient de vie. Chacune m’apparaissait séparément, et chacune renfermait toute la richesse du monde. J’avais conscience que mon cœur battait très vite. Ma condition cardiaque est excellente, mais je pouvais à peine respirer en entrant dans le jardin et je crus que j’allais m’évanouir. Je m’assis sur un banc et je me mis à pleurer. Le silence était difficilement supportable, mais ce silence purifiait toutes choses de la douleur et de la souffrance. Alors que je m’engageais plus profondément dans le jardin, j’eus l’impression d’entendre de la musique. Je fus surpris, étant donné qu’il n’y avait pas de maisons à proximité et que personne ne viendrait avec un transistor si tôt le matin. La musique faisait partie du tout. Toute la bonté, toute la compassion étaient dans ce jardin public, et Dieu y était aussi.
Extrait de : Commentaire Sur la Vie, Tome 2, note 36 (Une expérience de béatitude)
Source (et suite) du texte : gracepresence




Je retournai le voir à la mi-février. Il me demanda si j'avais remarqué quelques changements dans ma manière de penser. Je lui répondis que je me sentais plus calme, que mon esprit était moins agité qu'auparavant. « Si vous tentez de vous connaître intérieurement, vous remarquerez que votre processus mental se ralentira, que votre esprit ne sera plus sans cesse en mouvement... » Après un silence, il (Krishnamurti) reprit: « Essayez de mener chaque pensée jusqu'à son terme ; c'est difficile, vous verrez, car dès qu'une pensée se présente, il en vient aussitôt une autre. » C'est vrai : chaque fois que je me suis efforcée de suivre une pensée, j'ai remarqué avec quelle rapidité elle vous échappe.Je lui demandai alors comment s'y prendre pour suivre une pensée jusqu'au bout. « Une pensée, dit-il, n'aboutit que lorsque celui qui pense se comprend soi-même, lorsqu'il voit qu'il ne fait plus qu'un avec sa pensée, que le penseur est la pensée, dont il se sépare pour se protéger ; de sorte qu'il émet sans cesse des pensées qui se transforment. »« Le penseur est-il distinct de ses pensées ? » Il y avait de longs silences, comme s'il attendait que ses paroles pénètrent en profondeur. « Retirez la pensée ; où est celui qui pense ? Vous ne le trouverez nulle part. Quand vous développez votre pensée (qu'elle soit bonne ou mauvaise) jusqu'à son terme - et c'est très difficile - votre processus mental se ralentit. Pour comprendre le soi, il faut le voir fonctionner, ce qui ne peut se faire que lorsque se produit ce ralentissement. Vous constaterez alors que vos jugements, vos désirs, vos jalousies, s'apaiseront dans une conscience devenue vide et silencieuse. » Je l'écoutais depuis un mois, et mon esprit était devenu souple, il n'était plus sclérosé ni durci. Je lui dis: « Mais lorsque la conscience est envahie de préjugés, de désirs, de souvenirs, peut-elle comprendre la pensée ? »« Non, me dit-il, car elle agit continuellement sur la pensée. Elle la fuit ou se construit sur elle. Si vous suivez une pensée jusqu'au bout, vous trouverez alors le silence. Un nouveau départ se produit alors. La pensée qui naît de ce silence n'est plus mue par le désir, elle émerge d'un état qui n'est plus encombré par le souvenir. Mais si, de nouveau, la pensée qui survient n'est pas menée à son terme, elle laisse un résidu. Il n'y a alors pas de nouveau départ, et l'esprit est encore une fois tenu captif par une conscience qui est la mémoire, liée au passée, à hier. Ce qui importe, conclut Krishnaji, c'est de mettre un terme au temps. » Je n'avais pas compris, mais je le quittai en gardant ses paroles vivantes au-dedans de moi.
Extrait de : Krishnamurti, une vie
Source (et suite du texte) : presseduchatelet 


Causerie (Californie, 1966) - La vraie révolution



Causerie à San Diego (Californie, 1970), Partie 1 - Comment apprendre sur soi-même ?



Partie 2 - L'esprit humain peut-il se libérer totalement de la peur ?



Entretien en français avec André Voisin, Paris, 1972 (73') :





Causerie de San Diego, (Californie, 1974) - Comprendre la méditation réclame de l'ordre



Causerie de Brockwood Park (Angleterre, 1976)
Partie 1 - Sommes-nous conscient d'être fragmentés



Partie 2 - Un mode de vie mécanique mène au désordre



Causerie de Brockwood Park, (Angleterre, 1978).
Partie 1 - Puis-je me dépêtrer de l'engrenage des mots ?



Partie 2 - Comment connaitre l'ordre absolu ?



Partie 3 -  Comment la liberté peut-elle être comprise et vécue ?



Partie 4 - Entrer dans la méditation



Partie 5 -  Êtes-vous conscient de votre propre structure ?



Partie 6 - Peut-on apprendre dans la relation ?



Causerie à Madras (Inde, 1978).
Partie 1- Les organisations n'ont pas sauvés l'homme



Partie 2 - Une action qui n'est pas le fruit de la pensée



Partie 3 - La liberté est-elle une question de temps ?



Partie 4 - Quelles sont les causes de nos problèmes relationnels ?



Causerie à Madras (Inde, 1979)
Partie 2



Partie 3 - Qu'entend-on par vie religieuse ?



Causeries à Sannen (Suisse, 1979)
Partie 1 - Existe-t-il une action non accompagnée de souffrance ?



Partie 2 - Découvrir ce qu'est l'amour



Partie 3 - La méditation remet la pensée à sa juste place



Partie 4 - Quel est le problème primordial de votre vie ?



Partie 5 - Comment pouvons-nous bâtir une bonne société ?



Entretien avec Eugène Schallert, jésuite
Partie 1 - Seule la liberté permet l'épanouissement du bien



Partie 2 - Seule la liberté permet l'épanouissement du bien (suite)



Entretien en français avec Jean-Louis Devez (Angleterre, 1979) - De l'éducation



Causerie à Saanen (Suisse, 1981) - Qui êtes-vous Krishnamurti ?



Discussion avec les Drs. Bohm, Hidley et Sheldrake à Ojai (Californie, 1982)
Partie 1 - L'origine des désordres psychologiques



Partie 2 - La souffrance psychologique



Partie 3 - Le besoin de sécurité



Partie 4 - Qu'est-ce qu'un esprit en bonne santé ?



Causerie à Brockwood (Angleterre, 1983) - Se libérer du Conditionnement (62') :



Entretien avec Pupul Jayaar, Brockwood (Angleterre, 1983)



Causerie à Rish Valley (Inde, 1984) - Le cerveau enregistre en permanence



Discours aux Nations Unies, 1985 (70') :



Suite - Questions-réponses.





Causerie à Washington D.C. (USA, 1985) 
Partie 1 - La totalité du temps se situe dans le présent



Partie 2 - La passion se trouve à la fin de la souffrance



* **

De la liberté, une introduction à la pensée de J. Krishnamurti



Le défi du changement, documentaire :



K. film de Pierre Anglade - Vous êtes le monde :



Chronique d'une vie peu ordinaire, documentaire :



L'héritage culturel de Krishnamurti, documentaire :



Une vie de lumière et d'esprit, documentaire :



Emission radio avec Roger Maria :






Krishnamurti et la liberté avec Isabelle Clerc (2011)
Les Racines du ciel par Frédéric Lenoir


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